Après avoir été l’affaire des grands groupes, la RSE arrive dans le game des TPE, PME et des start-up qui ont compris l’intérêt stratégique de cet enjeu du XXIe siècle. On fait le point sur l’enjeu de la RSE dans l’univers des licornes françaises.
La dernière cartographie de BpiFrance et FranceDigitale a passé au crible les startups françaises à l’aune de leur contribution aux Objectifs de Développement Durable (ODD). Une première ! Fini l’unique maitre-étalon de la croissance, le « positif impact » des entreprises devient aussi un sujet digne d’intérêt. Il s'agit ici de constater l’impact de ces start-up sur les 17 priorités environnementales, sociales et économiques fixées par l’ONU à l'horizon 2030. Lutte contre la faim, accès à une éducation de qualité, lutte contre le changement climatique ou réduction des inégalités… Au total, ce sont 727 jeunes pousses qui ont été identifiées (et médiatisées) pour leur stratégie RSE « à impacts ».
Mais reprenons depuis le début : c’est quoi réellement, une « start-up » ? C’est une “jeune” entreprise en cours de développement, s’appuyant sur une innovation, et financée grâce à des levées de fonds. Bien souvent dans le secteur des nouvelles technologies, elle dispose généralement d’un potentiel de croissance élevé et se démarque par son côté innovant. Malgré leur statut particulier, les start-up sont elles aussi confrontées aux enjeux environnementaux et sociaux et sont de plus en plus nombreuses à lancer une stratégie RSE ou même à intégrer les enjeux RSE dès leur phase de création…. Ce sont ce qu’on appelle donc les « start-up à impact » ou « Tech for Good »… Elles participent à l’image de la France comme nation innovante dans le domaine du développement durable et sont donc devenues la coqueluche des entreprises. Mais quid des autres start-up qui ne sont pas « par nature » à impact positif et qui n’ont pas encore entamé leur transition vers une participation active aux Objectifs de développement durable (ODD) ? En quoi la RSE peut leur être utile ?
La Responsabilité sociétale des entreprises (CSR « Corporate Social Responsibility » en anglais) consiste, pour une société, à prendre en compte son impact social, environnemental et économique dans sa stratégie globale. Avoir conscience des différents impacts générés par son activité peut se révéler une véritable source d’opportunités économiques, de différenciation et aussi l’assurance d’avoir une vision systémique du marché bien plus riche que la vision économique classique. Finis les « saupoudrages » d’actions de mécénat comme planter des arbres, mettre un babyfoot dans un espace commun, qui a bien été identifié par les associations, les consommateurs et journalistes comme du « greenwashing ». Une politique RSE sérieuse permet d’identifier ses impacts afin de concevoir une stratégie cohérente d’actions destinées à les corriger ou les minimiser au maximum. Une politique RSE correctement menée permet même d’avoir une action positive sur son éco-système.
Pendant longtemps, la RSE était l’affaire des grands groupes, contraints par la législation de rendre compte de leurs actions en matière de questions sociales et environnementales. Ce qui n’était pas le cas pour les autres entreprises dont les start-up, focalisées uniquement sur leur croissance. Mais la prise de conscience actuelle des défis écologiques ainsi que des évolutions réglementaires sont passés par là… Les consommateurs réclament des entreprises qu’elles s’investissent davantage dans ces enjeux RSE, y compris (et surtout !) les Start-up qui misent souvent sur le lien particulier qu’elles tissent avec leurs (jeunes) utilisateurs. Aujourd’hui, il semble risqué pour une start-up en terme d’image de ne pas saisir et investir les enjeux RSE. « Contribuer à l’effort écologique, pour quoi faire ? » Ce discours semble de plus en plus compliqué à tenir…
De plus, les investisseurs intègrent plus largement les enjeux de la RSE à leurs notations, études de dossier et prises de décisions. Outre l’aspect croissance, les investisseurs challengent aujourd’hui les jeunes pousses sur le sujet « Positif impact » car en terme d’image, de gestion des risques, des retours sur investissement, financer une jeune entreprise avec un engagement RSE sincère et sérieux sera toujours plus aisé que de financer une entreprise uniquement basée sur l’aspect financier.
Au travers des cahiers des charges des gros donneurs d’ordre également, la RSE s’invite à la fête. Un cadre législatif de plus en plus contraignant se met progressivement en place : loi Egalim, loi climat & résilience, loi AGEC, etc sont autant d’arguments supplémentaires pour convaincre une Start-up de l’intérêt voire de l’urgence d’une politique RSE.
N’omettons pas enfin le principe d’éco-conditionnalité aux aides publiques : depuis la mise en place de France Relance et de son Tremplin pour la transition écologique, l’intégration des enjeux du développement durable à la stratégie de l’entreprise est un quasi pré-requis pour obtenir des financements publics; Mieux, la politique s’en mêle. Pays aux 10.000 start-up, la France a pour ambition de devenir la Start-up nation à impact positif et soutient aujourd’hui quasi exclusivement les entreprises innovantes à impact comme le montre la naissance de la Communuaté du COQ VERT initié par BpiFrance, le pendant « GreenTech » de la French Tech au Coq bleu des années 2010… Paul François Fournier, directeur exécutif innovation de Bpifrance met en mot cette ambition : "Nous partageons avec France Digitale la conviction que la tendance à la hausse de l’entrepreneuriat à impact se confirmera et s’accélérera. La structuration de l’écosystème, les changements de paradigme de consommation et l’urgence des causes défendues l’imposent ».
Enfin, adopter une stratégie durable claire et la communiquer en toute transparence est aussi un gage pour recruter de nouveaux talents. Face à la difficulté de recrutement, donner un sens véritable à son activité, en portant des objectifs de développement durable adaptés à son profil est un moyen de les attirer, de les séduire et de les fidéliser.
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Pour en savoir plus sur la cartographie BpiFrance x France Digitale